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Débrief Préalpes trail du Mouret 50 km

Débrief Préalpes trail du Mouret 50 km

Presque 2 semaines se sont écoulées depuis mon abandon au 30km du Préalpes trail du Mouret et je pense que j’ai maintenant assez de recul pour en parler et analyser les raisons de cet abandon.

 

 

 

Pendant les quelques jours qui ont suivi, j’ai navigué entre différentes émotions, la déception de ne pas avoir atteint mon objectif, la culpabilité en me disant que j’aurai quand même pu/dû forcer et finir cette course et quand même une certaine fierté d’avoir parcouru 30km et 2000m de dénivelé positif.

 

 

 

Mais avec un peu de recul et une fois ces émotions évacuées, l’heure du bilan a sonné et il est temps de voir les choses en face même si ce n’est pas forcément très agréable.

 

 

 

Cette course m’a fait prendre conscience qu’on ne peut pas s’entraîner régulièrement mais sans « logique » pour une épreuve aussi difficile qu’un trail de 50km et presque 3000m de dénivelé. Je pense avoir atteint les limites de ce que je peux faire sans entraînement spécifique. Cela vaut autant pour le trail que pour les courses sur route, pour lesquelles je me progresse plus beaucoup alors que je m’entraîne plusieurs fois par semaine.

 

 

 

Après réflexion, il m’apparaît que les 2 raisons principales à mon abandon sont le manque de préparation et une mauvaise gestion de ma nutrition.

 

Il n’est pas facile pour moi de l’admettre car je me suis quand même préparée (pas assez et mal) pour cette course et j’ai sur le moment pensé que c’était à cause des crampes que j’avais sous les pieds et qui me faisaient horriblement mal que j’ai arrêté. C’est effectivement le cas, je ne me voyais pas continuer avec cette douleur encore 20 km et je me sentais fatiguée, je voyais des étoiles et j’avais vomis.

 

Ces 2 derniers symptômes sont pour moi liés à ma mauvaise préparation : pas habituée à faire des efforts de plus de 4h, mon corps a dit non de plusieurs manières, par les crampes, puis les étoiles et enfin, en manque d’énergie et certainement en hypoglycémie, par les vomissements.

 

 

 

Même si la discipline n’est pas mon fort, je pense que si je veux pouvoir m’élancer sur des trails longs, l’entraînement en montagne et les sorties longues (plus de 1h30) doivent faire partie de mon programme. J’ai beaucoup de mal à me motiver seule pour courir plus de 2 heures. Il m’est même arrivé de prendre le train pour aller loin de chez moi et rentrer en courant pour m’obliger à faire une certaine distance !

 

 

 

Les séances de fractionné et de côtes doivent également faire partie de mon programme si je veux progresser en terme de vitesse car là je suis au point mort. A titre d’exemple, mon RP sur semi-marathon (1h46) date de 2016 et il s’agissait de mon premier semi.

 

 

 

Depuis, on peut dire que je stagne plus ou moins même si j'ai toujours du plaisir à courir et à participer à des courses officielles, les résultats sur les courses sur route ne sont pas vraiment au rendez-vous. J'ai amélioré mon temps sur marathon de plusieurs à chaque fois que j'en ai couru un par contre, mais je pense que pour faire tomber des RP sur des courses plus courtes, je dois améliorer ma vitesse et donc faire du fractionné et avoir un entraînement plus réfléchi.

 

Je pense également que j'ai des progrès à faire en terme de gestion de course, ne pas partir trop vite, courir "lentement" pour m'économiser ne sont pas mes spécialités. J'ai plutôt tendant à me dire que tant que ça va, j'avance aussi vite que possible car on ne sait pas comment ça ira plus tard... C'est certainement un mauvais calcul et ça passe sur 25 kilomètre mais pas sur 50 ! Je pense également que j'ai des progrès à faire en terme de gestion de course, ne pas partir trop vite, courir "lentement" pour m'économiser ne sont pas mes spécialités. J'ai plutôt tendant à me dire que tant que ça va, j'avance aussi vite que possible car on ne sait pas comment ça ira plus tard... C'est certainement un mauvais calcul et ça passe sur 25 kilomètres mais pas sur 50 !

Pour revenir au trail du Mouret, je ne vais pas faire un CR détaillé de la course. Je peux quand même dire que les 25 premiers kilomètres se sont bien déroulés, le temps était idéal, les paysages magnifiques et je me sentais en forme, avec les jambes plutôt fraîches. Je pense vraiment que c'est lorsqu'on a dépassé les 4h de course que c'est devenu difficile pour moi. Mon corps n'a pas l'habitude et je n'avais pas assez mangé pour tenir encore plus de 20 kilomètres, surtout avec le dénivelé. Je suis peut-être partie un peu trop vite mais je n'avais pas l'impression d'être dans le rouge. Niveau nourriture, je savais déjà que j'avais tendance à ne pas manger assez, c'est toujours le cas sur course longue pour moi, je n'ai jamais faim et rien ne me donne envie. J'ai mangé une pompote vers le 10ème kilomètre et 2 sucres de raisin entre les 15 et 20 kilomètres. Aux 2 ravitos, qui étaient supers, avec beaucoup de choix, j'ai pris un bout de fromage au premiers, mais j'ai eu du mal à le manger et des fruits au second. Je crois qu'en fait, seuls les fruits ou les aliments très mous passent pour moi. Je n'aime pas avoir à vraiment mâcher la nourriture pendant une course, j'ai l'impression que je perds du temps et que je n'ai pas de salive. Bref, je n'ai pas assez mangé...

 

Le ravito au top, avec sucré et salé
Le ravito au top, avec sucré et salé

J'ai mis 3h50 pour faire les 25 premiers kilomètres puis presque 2 heures pour faire les 6 kilomètres suivants, dont un avec 300m de dénivelé dans un champ sans chemin où je me suis arrêtée plusieurs fois, à cause de mes crampes et c'est en haut de cette montée de la mort que j'ai vomi, jusqu'au poste de samaritains. Là, je me suis arrêtée 20 minutes, pour manger et boire, avant de finalement prendre la décision d'abandonner. Je ne me sentais pas de faire encore 20 kilomètres (le prochain poste de samaritains était à 6 kilomètres, donc soit j'arrêtais là, soit je devais vraiment faire encore minimum 6 kilomètres) avec ces crampes sous la plante du pied qui m'empêchaient de courir normalement et donc me provoquaient une douleur aux orteils et le fait que j'avais toujours du mal à manger. Je pense que c'est à la fois la fatigue et le manque de nourriture qui me faisaient tourner la tête et perdre ma lucidité. Je déteste cette sensation au bout d'un certain temps de course de ne plus voir parfaitement net et de mal évaluer les distances. J'ai très peur de tomber et de me blesser, surtout dans les descentes.

Les samaritains ont été adorables et le service de rapatriement était très bien organisé !

 

 

 

 

Pour conclure, je pense retenter un jour l'expérience d'un trail de plus de 30 kilomètres mais avec une préparation spécifique adaptée et revoir ma façon de me nourrir sur la course. Je n'ai jamais été fan des gels mais c'est peut-être une option à étudier et tester...

 

Et même si je n'ai pas terminé cette course, je regarde le positif, j'ai appris sur moi, les paysages étaient beaux et j'ai fait des rencontres sympas en attendant la voiture pour redescendre (et en bonus, j'ai été rapatriée en quad sur une partie de la descente, c'était assez impressionnant ;))

Au sommet de la Berra après environ 18 kilomètres
Au sommet de la Berra après environ 18 kilomètres