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MXSky Montreux trail festival : mon compte rendu

Samedi 27 juillet, j’ai participé à la troisième édition du Montreux trail festival. C’est un festival de trail qui propose plusieurs distances dans les Alpes vaudoises au départ de Montreux. J’avais participé aux 2 précédentes éditions sur le format court « Freddie’s night » , un parcours nocturne à la frontale de 15 kilomètres et environ 1000m de dénivelé positif. Cette année, j’ai décidé de passer sur le format « MXSky », une course de 30 kilomètres avec 2100m de D+.

C’était mon gros défi de l’été en terme de course à pied !

Comme à chaque fois, l’organisation a été top ! Le retrait du dossard et le dépôt du sac fût rapide et efficace, au son de Queen évidemment. Oui, Queen est le thème de ce festival de trail et vous avez plutôt intérêt à apprécier le groupe si vous y participez (car vous allez en bouffer) ! En effet, vous avez peut-être fait le lien avec le nom de la course citée plus haut, la Freddie’s night, en hommage à Freddie Mercury, dont la statue trône fièrement sur les quais de Montreux, et au départ de laquelle sont distribuées des moustaches autocollantes. Les cadeaux de finisher sont également en lien avec Queen puisque le t-shirt reçu l’an dernier porte la phrase « We will rock you » (comme l'arche de départ) et celui de cette année « Can’t stop me now ». Et le départ se fait évidemment au son des succès du groupe !

Le soir avant la course, nous avons été prévenus par e-mail que compte tenu des risques d’orage, le parcours pouvait être modifié pour éviter tous risques inutiles. Cette modification a été confirmée pendant de briefing d’avant-course. Nous allions éviter un sommet, trop raide et donc faire 100m de montée en moins.

 

 

Le départ a été donné à 11 heures et la pluie n’était prévue qu’à partir de 15 heures. Donc, en théorie, la majorité de la course au sec !

 

Nous sommes donc partis de Montreux sous un rayon de soleil timide et avons directement commencé à monter en direction du Cubly. La première montée est la plus longue, environ 1400 m de dénivelé positif en 11 kilomètres avec quelques petites parties roulantes dans la forêt.

 

 

 

Mon objectif sur cette course était de faire moins de 5 heures, sachant que pour une course de difficulté similaire, Sierre-Zinal, j’avais mis 6h l’an dernier, principalement parce que j’étais tombée en hypoglycémie et avais mal géré ma nutrition. Pas question de refaire cette erreur, j’ai mis un point d’honneur à manger régulièrement même si je n’en avais pas forcément envie.  Avant la course, j’avais mangé des céréales à la maison, puis une banane et des dattes un peu avant le départ. J’ai pris un premier sucre de raisin après 2,5km de montée.

 

Au 1er ravito (km 8, 1000D+), nous sommes accueillis par de la musique brésilienne et une danseuse en tenue de carnaval! Je remplis une de mes soft flask de 500ml d’eau et mange un morceau de banane et un quartier d’orange. C’est repart pour environ 3 kilomètres de montée !

 

A partir du 11ème kilomètre, la plus grosse partie de montée est terminée mais un énorme orage commence. On entend le tonnerre et une pluie fine commence à tomber. Nous descendons un bout assez raide à travers champs. Et la pluie devient de plus en plus forte. Heureusement, à ce moment-là, je cours sur une route en gravier assez plate. Je vois juste le coureur devant moi et c’est assez bizarre cette sensation de courir toute seule sous la pluie battante. Il pleut vraiment fort, des grosses gouttes. Le coureur devant moi s’arrête pour mettre une veste et j’hésite à faire pareil mais je me dis que je suis déjà mouillée et que je vais transpirer dans ma veste. Bref, je serai aussi mouillée dedans, elle va me coller à la peau et je trouve ça très désagréable. Tant que je n’ai pas froid, ça va. Je le dépasse donc et me retrouve toute seule. Il pleut tellement fort que j’hésite à m’arrêter mais pour aller où ? Aucun abri en vue donc je continue, avec l’eau qui me coule dans les yeux et qui transperce mes habits. Je m’arrête quelques secondes pour ranger mon téléphone dans la poche étanche de mon sac car j’ai peur qu’il prenne l’eau et je repars. Il me reste environ 18 kilomètres.

Je me rassure en me disant que de toute façon il ne peut pas pleuvoir comme ça très longtemps, qu’au moins le sol ici n’est pas glissant. Je sens comme un petit air de fin du monde, avec le tonnerre, les éclairs et le ciel très sombre.

 

La pluie finit par se calmer puis par s’arrêter complètement mais mon short trempé me colle à la peau et j’ai peur de commencer à avoir des brûlures de frottement ou de prendre froid. Mais je sèche gentiment.

Ça  descend un peu, ça remonte légèrement mais j’avance bien ! Je mange une pompote pendant une petite montée et j’arrive au 2ème ravito, au 15ème kilomètre environ. Il y a des morceaux de pastèque, j’en prend 1 et je remplis une de mes gourdes !

 

Il y a un contrôle du matériel, tout le monde doit montrer qu’il a bien un téléphone, une veste coupe-vent et une couverture de survie avant de pouvoir repartir. Le contrôle est assez rapide et je repars. Je me dis que j’ai fait bien plus de la moitié et me sens encore fraîche, avec les jambes en forme.

 

On descend encore un peu à travers les champs puis commence la dernière montée. Je mange une datte pour me donner de l’énergie, mes sucres de raisins ont fondu dans la poche de mon short à cause de la pluie...

 

Le début se passe bien, je dépasse même quelques personnes, dont un monsieur qui demande du magnésium à tout le monde. Par contre, je galère sur la dernière partie, qui est un petit chemin de terre très raide et super glissant après la pluie et le passage des autres coureurs. Les gens avec des bâtons me dépassent pendant que je glisse en m’accrochant aux herbes pour ne pas tomber. Au sommet, les gens nous encouragent, l’ambiance est sympa !

 

C’est parti pour la descente, une longue descente d'environ 12 kilomètre jusqu'à Montreux. D’abord dans les champs, ce que je n’aime pas trop, j’ai toujours peur de me tordre une cheville et j’ai encore en tête ma chute sur le trail de Charmey. Mais ça va, je dépasse plusieurs personnes et me fais aussi dépasser par des descendeurs fous !

 

On arrive sur un chemin de terre moins technique et je peux donc accélérer un peu. Je suis à nouveau seule, sans voir le coureur devant moi, il y a pas mal de brouillard.

Après une partie sur du béton, j'arrive au dernier ravito plus vite que je pensais. Il pleut à nouveau assez fort. Je mange un morceau de pastèque mais je ne fais pas remplir ma bouteille. J'ai envie de repartir et de terminer cette course au plus vite. Je dois avouer que je commence à en avoir marre de cette pluie. Je pense à la douche, au repas et à la bière qui m'attendent à l'arrivée.

On descend par les Gorges de Chauderon, un joli chemin dans la forêt, avec pas mal d'escalier. Il ne pleut presque plus, ouf! Je suis plus ou moins seule, de temps en temps, je me fais doubler par un coureur et j'en double quelques uns aussi. Heureusement, le chemin est vraiment super bien balisé, impossible de se perdre.

Finalement, j'arrive vers les premières maisons, j'approche de la ville. Des bénévoles bloquent la circulation pour que les coureurs traversent les routes et je me retrouve au bord du lac. Je sais que cette dernière partie est longue, pour l'avoir faite lors des 2 précédentes Freddie's night. Tu te dis "c'est bon, j'y suis" mais il y a encore presque 1 kilomètre tout droit au bord du lac, avec les gens qui promènent leur chien et les poussettes qui ne se mettent pas vraiment au bord pour te laisser passer malgré les panneaux ! Heureusement, certains m'encouragent !

J'arrive enfin, je vois la statue de Freddie Mercury au bout de l'allée, et passe la ligne d'arrivée.

4h23 au chrono, et le speaker annonce que je suis la 17éme femme à passer la ligne d'arrivée ! Wow, je suis trempée et fatiguée mais super fière !

Je profite des ravitos à l'arrivée, reçois mon t-shirt et discute un peu avec des coureurs à l'arrivée.

Le repas offert aux finishers est plutôt bon et c'est agréable de manger quelque chose de chaud même si je prend un petite portion (je n'ai pas si faim tout de suite après la course). Il y a même un dessert !

 

 

Pour conclure, je dirais que je suis super contente de mon temps, bien en dessous de ce que je m'étais fixé !

Je pense que la nutrition a joué un rôle essentiel dans cette performance et je ne ferai plus l'erreur de ne pas manger assez.

Je termine 15ème femme de ma catégorie sur plus de 100 et 145 au classement overall sur plus de 400 participants.

 

Mon seul regret : à cause du temps, je n'ai pas pu admirer les vues magnifiques sur le lac depuis le col de Jaman... Du coup, je pense que je serai obligée de revenir l'an prochain ;)

 

Merci de m'avoir lue et à bientôt !